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Conférences et colloques

Journée d’étude des jeunes chercheurs du Centre interdisciplinaire d’étude sur le nucléaire et la stratégie : Les sciences sociales face au nucléaire militaire : Définir la menace


 

Les sciences sociales face au nucléaire militaire : Définir la menace

Social sciences in the face of military nuclear power : Defining the threat

 

 

Journée d’étude des jeunes chercheurs du Centre interdisciplinaire d’étude sur le nucléaire et la stratégie

Workshop – Interdisciplinary Centre for Nuclear and Strategic Studies

 

 

Jeudi 20 avril 2023

Thursday, April 20th, 2023

École Normale Supérieure de Paris – Campus Jourdan

English below

 

 

Depuis la chute de l’URSS, l’étude du nucléaire militaire a donné lieu à une série d’ouvrages, issus le plus souvent de cercles d’expertise stratégique, qui soulignent l’actualité de la dissuasion nucléaire et ont contribué au renouveau de son histoire dans un contexte international profondément renouvelé. Dans son dernier livre, La dissuasion nucléaire au XXIème siècle, Thérèse Delpech dressait un bilan des crises nucléaires du XXème siècle et soulevait la question d’un risque de prolifération au Moyen-Orient et en Asie qualifié de « piraterie stratégique »[1], tandis que Nicolas Roche, dans son ouvrage Pourquoi la dissuasion ?, montrait et expliquait l’importance de la dissuasionà l’aune des crises syrienne et ukrainiennes, alors peu centrées sur la question du nucléaire militaire[2]. Si, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, le spectre de la menace d’une utilisation par la Russie d’armes nucléaires sur le sol européen est redevenu un élément central du débat public, le contexte international marqué depuis 30 ans par une multipolarité croissante, le développement de nouvelles conflictualités (cyber, spatiales et énergétiques) et de profonds changements dans l’univers des médias font naître un débat sur la qualification du nouvel environnement stratégique. C’est dans ce contexte, qui replace la question de la dissuasion nucléaire au centre de l’attention médiatique, que cette journée d’étude se propose de conduire une réflexion sur les sciences sociales face au nucléaire militaire ayant pour point d’entrée la notion de menace.

 

La notion de menace apparaît omniprésente dans les études consacrées au nucléaire militaire et plus largement dans celles sur le recours à la force dans les relations internationales. Partie intégrante d’une grammaire du nucléaire à l’instar des termes d’intérêts vitaux ou de désescalade, elle a paradoxalement reçu peu d’attention de la part des chercheurs en sciences sociales. En effet, l’omniprésence d’un usage contraste le plus souvent avec la polysémie d’un terme aux contours flous et à la définition évolutive qui renvoie à une pluralité de situations situées entre la guerre et la paix. De plus, la notion de menace est présente dans les revendications utilisées dans les mobilisations de la société civile contre l’existence même des armements nucléaires qui insistent sur les menaces qu’elles représentent pour l’humanité et l’environnement. A la fin des années 1940, ces menaces étaient soulevées par Fréderic Joliot, alors Haut-commissaire à l’énergie atomique, membre du Parti communiste, investi dans les débuts du Mouvement de la paix qui soulignait alors qu’il « n’est pas bon que [l’utilisation de l’arme atomique] soit discutée uniquement par des hommes d’État, entre M. Truman et M. Attlee : les hommes de sciences ont leurs responsabilités »[3]. La notion constitue également une pierre angulaire du débat stratégique français dans les années 1960-1970 porté tout particulièrement par Raymond Aron qui expliquait, pour sa part, que la possession de l’arme nucléaire nécessite de savoir « qui peut dissuader qui, de quoi, par quelles menaces, en quelles circonstances »[4]. En ce sens, l’étude du terme permet de compléter une analyse « par le haut » du nucléaire militaire, centrée sur les relations internationales pour restituer la pluralité des significations d’un terme par des études « par le bas » dans le cadre de terrains d’enquête variés.

 

Organisée par le Centre interdisciplinaire sur le nucléaire et la stratégie (CIENS) de l’École Normale Supérieure à destination principalement des jeunes chercheurs, cette journée d’étude propose ainsi d’utiliser la notion de menace comme point d’entrée d’une réflexion sur les sources, méthodes et théories en sciences sociales face au nucléaire militaire. Son ambition est d’aborder la question de la menace d’un point de vue non exclusivement politique, géopolitique ou stratégique en s’interrogeant tout particulièrement sur comment la question du nucléaire militaire a été saisie par les sciences sociales depuis les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945. En rassemblant des chercheurs en sciences sociales en droit, en histoire, en science politique, et en sociologie, l’enjeu sera de démontrer la pertinence de l’étude d’un terme et l’évolution de sa définition dans l’appréhension du nucléaire militaire, de soulever la question de sa construction autour d’un récit et des narrations qui l’encadrent. La journée tâchera d’identifier l’influence que le nucléaire militaire a pu avoir sur les sciences sociales et les transferts de catégories, de modèles et d’analyses de milieux scientifiques vers des acteurs des politiques publiques.

 

A visée interdisciplinaire cette journée d’étude se propose ainsi de suivre quatre axes de réflexion principaux :

 

1 / La polysémie d’un terme en question : entre risque et danger, la menace comme point d’entrée dans l’étude du nucléaire militaire

 

Un point de départ à cette journée d’étude pourrait être de rendre compte de la prégnance de la notion de menace dans l’étude du nucléaire militaire. Si la notion de risque depuis l’ouvrage clef[5] d’Ulrich Beck fait partie intégrante d’un renouvellement des approches en sociologie et a donné lieu à des réflexions nouvelles sur les risques et dangers, environnementaux et sanitaires[6], les notions de risque, de menace et de danger, appliquées au nucléaire militaire, ont eu tendance à être restées dans un angle mort, même si cela doit être relativisé[7]. En ce sens, une attention particulière sur ce qui commande à la distinction de ces notions pour mieux saisir leurs constructions sur des terrains d’enquête délimités apparaît féconde pour aux moins deux raisons.

 

Dans une première démarche, une attention portée sur la notion de menace semble à même de cerner et caractériser des groupes investis dans la question du nucléaire militaire : les communications pourront ainsi distinguer des individus, des collectifs (professionnels, militants anti-nucléaire) et des institutions pour rendre compte de leurs manières de se saisir de la notion de menace (mais aussi de celle de risque) et des définitions qu’ils lui donnent. Dans des approches en sociologie et en socio-histoire, l’enjeu pourrait être de montrer comment la notion permet de révéler et d’étudier les évolutions de la place et du rôle de la science et des savants dans l’espace public. D’un autre point de vue, les communications pourront aussi faire le choix de se concentrer sur les administrations (diplomatique et militaire) en charge des questions du nucléaire militaire pour mieux étudier les manières dont les menaces internationales sont mises à l’agenda et prises en charge administrativement.

 

Dans une perspective complémentaire, cette journée d’étude cherche aussi, par l’étude du terme de menace, à souligner à quel point la notion apparaît comme un terme opérationnel dans les relations internationales, sans nécessairement donner lieu à des définitions explicites. En particulier, la construction de la notion de menace d’employer des armes nucléaires apparaît comme cruciale en sciences juridiques, d’autant que le concept est l’un des grands impensés du droit international public[8], pour des raisons qui pourront être explorées.

 

La notion irrigue pourtant la Charte des Nations Unies, et en particulier son article 2 paragraphe 4 qui interdit le recours à la menace ou à l’emploi de la force entre les États. Elle est entendue par la Cour internationale de Justice comme « une intention affichée de recourir à la force, dans le cas où certains évènements se produiraient » (Licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires, avis consultatif, CIJ Rec. 1996, para. 47). La définition de cette notion telle qu’appliquée aux armes nucléaires devra faire l’objet d’une attention particulière. Cependant, en va-t-il en matière de recours à la force nucléaire comme en matière de recours à la force conventionnelle, ou le caractère exorbitant de ces armes est-il pris en compte par le droit international ?

 

Le prisme des comportements qui pourraient être considérés comme des menaces de recours à la force – par le truchement d’armes nucléaires pour ce qui occupe cette journée d’étude – invite à un approfondissement méticuleux. Si la simple possession d’armes nucléaires, le développement d’une doctrine de dissuasion, l’appartenance à une alliance militaire telle que l’OTAN ne semblent pas prima facie constitutives de menaces implicites, quid de certains discours d’États, associés à certains comportements, lus dans certains contextes ? L’actualité oblige à une étude dépassionnée de ces questions. A contrario, quel comportement d’un État constituerait sans l’ombre d’un doute une menace de recourir à la force (nucléaire) au sens de la Charte ? Et dans quelles hypothèses cette menace serait-elle illicite, étant entendu que la menace de recourir à la force n’est licite que si le recours à la force envisagé l’est aussi ?

 

A cet égard, la notion de menace de recourir à la force interroge tout particulièrement celle de « légitime défense préventive », qui autoriserait le recours à la force non seulement en cas d’agression armée mais également en cas de menace de celle-ci. On ne pourra faire l’économie d’une réflexion sur l’articulation entre cette interprétation controversée de la notion de légitime défense et la licéité théorique de l’arme nucléaire dans des « circonstances extrêmes de légitime défense dans laquelle la survie même d’un État serait en cause ».

 

Par ailleurs, la Charte prévoit également l’hypothèse de la menace contre la paix, distincte de celle de recourir à la force et qui, bien que reflétant une réalité plus diffuse, entraine une série de conséquences juridiques importantes, au premier rang desquelles la compétence du Conseil de Sécurité à prendre des mesures contraignantes. Cette journée d’étude sera l’occasion d’une analyse de l’articulation entre l’objet nucléaire militaire et le concept juridique de menace contre la paix. Ainsi, la course aux armements, les crises proliférantes, ou encore la possession d’armes nucléaires par un État non officiellement doté au sens du TNP (Inde, Pakistan, Corée du Nord, Israël) pourront être évoquées.

 

2 / La menace comme récit et comme discours

 

Du point de vue de sa prise en charge par l’État, la dissuasion nucléaire repose sur une politique déclaratoire rendue manifeste tout particulièrement dans les doctrines militaires relatives aux usages du nucléaire militaire. En effet, en droit international public, la diffusion institutionnelle de la doctrine de dissuasion apparaît comme un acte engageant l’État : la dissuasion nucléaire, à défaut d’être constitutive d’une menace de recours à la force, est a minima la « promesse » (au sens du droit international) d’une telle menace. Les communications pourront ainsi chercher à enquêter sur les constructions, les contenus et les diffusions institutionnelles des doctrines de dissuasion (livres blancs, discours des chefs d’État, documents programmatiques à l’instar de The Nuclear Posture Review aux Etats-Unis) dans l’ensemble des pays dotés de l’arme nucléaire. Elles pourront aussi investir les questions de la communicabilité et de la circulation des documents liés à la dissuasion. En questionnant la distinction entre éléments publics et éléments classifiés, elles pourront s’interroger tout particulièrement sur les contradictions, qu’elles soient ou non apparentes, entre le secret de la défense nationale constitutif de la sécurité nationale et la nécessité par l’État de communiquer aussi bien sur la scène internationale que vis-à-vis des opinions publiques dans un contexte national.

 

Dans une autre optique, l’idée de narration autour de la menace d’utilisation des armes nucléaires renvoie aussi à la question de son traitement dans les arts et aux liens étroits qu’elle entretient tout particulièrement avec les cultures populaires. Dans cette optique, les contributions pourront s’inscrire aussi dans la continuité de travaux initiés en France sur « les imaginaires nucléaires » marqués par un intérêt pour les représentations de l’arme nucléaire dans la société et son façonnement par les médias de masse[9]. On pense ici tout particulièrement aux œuvres d’anticipation cinématographiques et littéraires, aux romans historiques mais aussi aux essais autobiographiques et les dialogues entre littérature, histoire, droit et sociologie qu’ils permettent ainsi qu’aux représentations contrastées sur le nucléaire militaire qu’elles ont contribué à produire notamment pendant la guerre froide[10]. Dans une perspective d’histoire et de sociologie des médias, certaines communications pourront proposer aussi d’étudier le traitement de la dissuasion nucléaire dans la presse, la radio, la télévision ou encore internet. Si l’étude du traitement médiatique du nucléaire civil a depuis longtemps permis de saisir les effets des médias sur le cadrage (framing) et d’amorçage (priming) sur le nucléaire[11], les communications pourront choisir de s’interroger sur la place, le traitement mais aussi les images du nucléaire militaire dans les médias. En cela, elles peuvent cibler les manières dont les médias participent à la démocratisation d’un savoir scientifique technique ou/et juridique et à sa vulgarisation auprès du grand public.

 

3 / Menace nucléaire et sciences sociales

 

La thématique de la menace comme récit en suscite rapidement d’autres et notamment celle du rôle occupé par les chercheurs en sciences sociales et de leurs travaux dans l’étude du nucléaire militaire. Dans cette perspective, le terme de menace invite aussi à restituer l’univers de contraintes dans lequel ont pu se conduire des travaux sur le nucléaire militaire et invite notamment à questionner les difficultés d’accès aux sources archivistiques, juridiques et personnelles. Les communications pourront ainsi choisir de présenter les manières dont ces contraintes ont pu conditionner leurs terrains d’enquête. Elles pourront notamment interroger l’asymétrie d’accès aux archives entre États possesseurs d’armes nucléaires et leurs effets sur la construction du savoir scientifique et académique sur le nucléaire militaire. Elles pourront ainsi chercher à monter comment l’absence quasi-totale d’accès dans des dictatures comme la Corée du Nord, ou d’autre États possesseurs a pu orienter des questionnements de recherche sur des sujets annexes ou les conduire à utiliser des documents secondaires auparavant inexploités. En histoire, elles pourront tout particulièrement souligner comment la déclassification récente de documents – on pense ici tout particulièrement à la déclassification relative aux essais nucléaires en Polynésie française – a permis de retravailler sur certains objets auparavant indisponibles[12].

 

Mais plus encore, les communications sont aussi invitées à se pencher aussi sur la question du rapport entre le nucléaire et l’évolution des sciences sociales dans un spectre plus large que celui restreint au seul nucléaire militaire. Que ce soit en termes d’éthique dans le saisissement du nucléaire militaire et de la guerre par la philosophie, en termes de rationalité des acteurs dans des approches en science politique et en sociologie mises en valeur depuis le livre séminal de Graham Allison et Philip Zelikow Essence of Decision[13] ou en termes d’intérêts dans l’étude des relations internationales, l’avènement de l’arme nucléaire a eu une série de conséquences importantes sur des recherches en sciences sociales que cette journée d’étude se propose d’explorer. Dans la continuité des travaux consacrés aux « sciences sociales de Guerre froide »[14] qui ont mis en évidence comment les tensions Est-Ouest ont favorisé le développement de certains paradigmes[15] en sciences sociales et ont contribué à promouvoir une « rationalité scientifique »[16] fondée sur des raisonnements formels et décontextualisés, les contributions sont encouragées à interroger autant les objets que les catégories d’analyse nouvelles entrainées par la saisie de la menace nucléaire par les sciences sociales.

 

4 / Des savoirs applicatifs pour saisir la menace

 

Au sein d’un dernier axe de réflexion, les contributions pourront se concentrer enfin sur la dimension applicative des savoirs sur le nucléaire militaire, en s’interrogeant plus particulièrement sur la diffusion d’études et de modèles en sciences sociales vers des champs administratifs et politiques. En ce sens, le lieu d’organisation de cette journée d’études, le CIENS, permet de poser plus particulièrement la question de la diversité des approches et des travaux portés par des praticiens et des universitaires travaillant sur le nucléaire militaire en soulignant la porosité entre ces mondes et les manières dont des références savantes deviennent des références d’État[17]. Les communications pourront ainsi s’interroger sur le poids des contextes nationaux et sur les manières dont l’organisation de la science façonne les champs d’études et le rapport aux bureaucraties. Quelles différences entrainent l’absence de structuration d’un champ d’étude en France comme celui des « War studies » en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis ? Comment l’évolution des financements extérieurs au monde académique et/ou provenant de fondations stratégiques impliquent des changements sur les manières de penser de mener des études sur le nucléaire militaire[18] ? Comment se concilient recherche scientifique, militantisme et exercices de fonctions publiques quand bien même l’histoire du nucléaire militaire en France est parfois marquée par l’engagement de chercheurs et intellectuels français contre la dissuasion nucléaire dans l’espace public[19] ? Ces questions apparaissent centrales pour comprendre comment des théories, concepts et modélisation appartenant aux sciences sociales deviennent des savoirs opérationnels mobilisables dans des contextes administratifs.

 

En s’ingéniant à identifier plus particulièrement les passeurs et passerelles des études en sciences sociales sur le nucléaire militaire vers des mondes bureaucratiques, les communications pourront aussi chercher à mieux rendre compte du rapport entre experts et universitaires. Si de nombreuses études sur les sciences physiques et leurs utilisations dans des contextes industriels et militaires ont déjà été conduites[20], là encore la notion de menace peut s’avérer prometteuse pour renouveler certains questionnements : dans quels moments les savoirs universitaires sont sollicités et sur quels domaines ? Quelles sont les dynamiques d’hybridation, de dialogue mais aussi les limites et les frictions entre mondes universitaires et monde experts ? D’un point de vue transnational, à l’intérieur de l’Occident mais aussi d’Ouest en Est, quels sont les travaux et les modèles qui circulent sous quelles conditions et pourquoi[21] ? Quels sont les différents modèles ? Ces questions sont importantes pour rendre compte des différences d’interprétation entre experts et universitaires lors de certaines crises et tensions internationales. Elles permettent aussi de s’interroger sur la différence entre l’acceptabilité sociale et l’acceptabilité juridique et technique de l’utilisation du nucléaire militaire.

 

 


 

Informations pratiques :

 

Les propositions de contributions sont à envoyer au plus tard le 5 février 2023 à l’adresse ciens@ens.fr.

 

D’une taille de deux pages maximum (Times New Roman, 12, interligne simple), elles doivent obligatoirement être envoyées au format Word (.doc ou .docx) et être accompagnées d’un C.V. (la sélection est anonymisée). Les candidats doivent indiquer (C.V. ou en tête de leur contribution) leurs qualités et fonctions, ainsi que leur Université ou institution de recherche de rattachement de l’année en cours.

 

Les propositions en langue anglaise sont acceptées ; mais les candidats sont néanmoins avertis qu’une bonne compréhension orale du français est recommandée, l’essentiel des débats devant se dérouler dans cette langue.

 

L’appel à contributions est principalement orienté pour les jeunes chercheurs, entendu comme les personnes préparant un doctorat dans une des disciplines pertinentes au regard du sujet, ainsi que les docteurs ayant soutenu depuis moins de cinq ans. Il n’exclue pas les contributions de chercheurs et enseignants-chercheurs titulaires.

 

Les contributions sélectionnées seront présentées à l’oral et suivies d’un débat. A l’issue de la Journée, des publications écrites pourront être proposées par le comité scientifique.

 

Le comité scientifique est composé de Mongin Dominique (ENS/INALCO), Raphaëlle Nollez-Goldbach (ENS/DSS), Mélanie Rosselet (ENS/CEA), Stéphane Van Damme (ENS/Histoire) et Leïla Vignal (ENS/Géographie)

 

Le comité d’organisation est composé de Marie Duclaux de L’Estoille, Pierre Ramond et Pierre-Louis Six pour le Centre interdisciplinaire d’études sur le nucléaire et la stratégie.



[1] Delpech T., La dissuasion nucléaire au XXIe siècle. Comment aborder une nouvelle ère de piraterie stratégique, Paris, Odile Jacob, 2013.

[2] Roche N., Pourquoi la Dissuasion ?, Paris, PUF, 2017.

[3] Matonti F., « La colombe et les mouches. Frédéric Joliot-Curie et le pacifisme des savants », Politix, 58 (2), 2002, 109-140.

[4] Hoffmann S., « Raymond Aron et la théorie des relations internationales », Politique étrangère, 4, 2006, 723-734.

[5] Beck U., La société du risque, Sur la voie d’une autre modernité, Paris, Flammarion, 2001.

[6] Bourg D., Joly P-B., Kaufmann A., dir., Du risque à la menace, Penser la catastrophe, Paris, PUF, 2013.

[7] Voir notamment Mongin D., qui propose une caractérisation des menaces à travers la BD dans « L’arme nucléaire dans la BD franco-belge pendant la Guerre froide », in Jeangène Vilmer J.B. et Jurgensen C. dir., Imaginaires nucléaires – Représentations de l’arme nucléaire dans l’art et la culture, Paris O. Jacob, 2021.

[8] Cf. les commentaires de l’art. 2 para. 4 de la Charte et Corten O., Le droit contre la guerre, 3ème éd., Paris, Pedone, 2020 ; Stürchler N., The Threat of force in international law, Cambridge, Cambridge University Press, 2007 ; Grimal F., Threats of Force. International Law and Strategy, Londres, Routledge, 2013 ; Dubuisson F et Lagerwall A., « Que signifie encore l’interdiction de recourir à la menace de la force ? », in Bannelier K. et al. (dir.), L’intervention en Irak et le droit international, Paris, Pedone, 2004.

[9] Jeangène Vilmer J-B., Jurgensen C., dir., Imaginaires nucléaires, Représentations de l’arme nucléaire dans l’art et la culture, Paris, Odile Jacob, 2021.

[10] On pense ici tout particulièrement au Colloque Utopies scientifiques en Union Soviétique organisé à Paris en 2016 par Dufaud G., Podoroga I., Yurchak A. et Zakharova L.

[11] Gamson W. & Modigliani A., « Media discourse and public opinion on nuclear power », AJS, 95 (1), 1989, 1-37.

[12] Meltz R., Vrignon A., dir., Des bombes en Polynésie - Les essais nucléaires français dans le Pacifique, Vendemiaire, Paris, 2022.

[13] Allison G., Zelikow P., Essence of Decision : Explaining the Cuban Missile Crisis, Longman, 2nd ed, New York, 1999.

[14] Solovey M., Cravens H., eds., Cold War Social Science, New York, Palgrave Macmillan, 2012.

[15] Comme le béhavioralisme : voir Pollak M., « Paul F. Lazarsfeld, fondateur d’une multinationale scientifique », Actes de la recherche en sciences sociales, 25, 1979, 45-59 ; Hauptmann E., « The Ford Foundation and the Rise of Behavioralism in Political Science », Journal of the History of the Behavioral Sciences, 48 (2), 2012, 154-173.

[16] Erickson P., Klein J. L., Daston L., Lemov R. M., Sturm T., Gordin M. D., How Reason Almost Lost its Mind : the Strange Career of Cold War Rationality, Chicago, The University of Chicago Press, 2013.

[17] A ce sujet, voir le numéro thématique de la revue Genèses Références savantes, références d’État publié en 2010.

[18] Sur cette question voir : Boncourt T., Debos M., Delori M., Pelopidas B., Wasinski M., « Que faire des interventions militaires dans le champ académique ? Réflexions sur la nécessaire distinction entre expertise et savoir scientifique », 20 & 21 Revue d’histoire, 145 (1), 135-150. A contrario, on pourra se reporter aussi à l’apport académique des contributions qui figurent dans Jurgensen C. et Mongin D., dir., Résistance et Dissuasion – Des origines du programme nucléaire français à nos jours, Paris, O. Jacob, 2018.

[19] Laurens S., Militer pour la science. Les mouvements rationalistes en France (1930-2005), Paris, Éditions de l’EHESS, 2019.

[20] Pestre D., Dahan A., dir., Les Sciences pour la guerre, 1940-1960, Paris, Presses de l’EHESS, 2004.

[21] Dumoulin L., Saurugger S., « Les policy transfer studies : analyse critique et perspectives », Critique internationale, 48, 2010, 9-24.

 

 

 

 

 

Since the fall of the USSR, the study of military nuclear power has given rise to a series of works written mainly by strategic experts, highlighting the relevance of nuclear deterrence in a renewed international context. In her latest book, La dissuasion nucléaire au XXIème siècle, Thérèse Delpech drew up an assessment of the nuclear crises of the 20th century and raised the issue of proliferation, described as “strategic piracy”[1], in the Middle East and Asia, while Nicolas Roche, in his book Pourquoi la dissuasion ? published in 2017[2], clarified the relevance of deterrence in light of the Syrian and Ukrainian crises, which were not very focused on the issue of military nuclear power. Since the beginning of the invasion of Ukraine on February 24th, 2022, the spectre of Russia using nuclear weapons on European soil has once again become a central element of public debate. In this international context, transformed by 30 years of mutating alliances in a world now multipolar, the development of new forms of conflict (cyber, space, and energy) and profound changes in the world of the media have given rise to a debate on the qualification of the new strategic environment. In this context, this workshop proposes, through the concept of threat, to reflect on how social sciences study and understand military nuclear power.

The concept of threat appears omnipresent in studies devoted to military nuclear power and, more broadly, in those on the use of force in international relations. “Threat” is an integral part of nuclear grammar, like the terms “vital interests” or “de-escalation.” It has, however, paradoxically received little attention from social science researchers. Indeed, the omnipresence of the term often contrasts with its polysemy, vague contours, and evolving definition. The notion of threat is thus present in the claims used in civil society mobilisations against the very existence of nuclear weapons, which insist on threats to humanity and the environment. As soon as the end of the 1940s, these threats were evoked by Fréderic Joliot, then High Commissioner for Atomic Energy, who stressed that “it is not good that [the use of atomic weapons] should be discussed only by statesmen, between Mr. Truman and Mr. Attlee : men of science have their responsibilities.”[3] The notion was also a cornerstone of the French strategic debate in the 1960s and 1970s, used notably by Raymond Aron, who argued that the possession of nuclear weapons required knowing “who can dissuade whom, from what, by what threats, in what circumstances.”[4] In this sense, studying the concept of threat allows us to leave behind a strictly ‘top-down’ approach to military nuclear power, centred on international relations, to restore the plurality of meanings of a concept through ‘bottom-up’ studies.

Organised by the Interdisciplinary Centre for Nuclear and Strategic Studies (CIENS in French), from the Ecole Normale Supérieure of Paris, and aimed primarily at young researchers, this workshop event proposes to use the concept of threat as an entry point for reflection on the sources, methods, and theories in the social sciences in relation to military nuclear power. Its ambition is to approach the question of threat from a point of view that is not exclusively political, geopolitical, or strategic and to examine how the question of military nuclear power has been addressed by social sciences since the bombing of Hiroshima and Nagasaki in 1945. By bringing together social science researchers in law, history, political science, and sociology, the aim is to demonstrate the relevance of a concept and the evolution of its definition in the understanding of military nuclear power, to raise the question of its construction around a narrative and the narratives that frame it, but also to identify both how military nuclear power has influenced the social sciences and, ultimately, to give rise to transfers of categories, models and analyses from scientific circles to public policy actors.

This interdisciplinary workshop will follow four main ideas :

1 / The polysemy of a concept in question : between risk and danger, the threat as a point of entry into the study of military nuclear power

A starting point for this workshop could be to consider the importance of the concept of threat in the study of military nuclear power. If the notion of risk, since Ulrich Beck’s critical work[5], has been an integral part of a renewal of approaches in sociology and has given rise to new reflections on environmental and health risks and dangers[6], in relation to studies on military nuclear power the distinction between the notions of risk, threat and danger often seem to have remained in a blind spot. In this sense, a particular focus on the distinction between these notions appears fruitful for at least two reasons.

Firstly, a focus on the concept of threat could allow for to identify and characterize groups involved in the issue of military nuclear power : the papers could distinguish between individuals, groups (professionals, anti-nuclear activists), and institutions to account for how they grasp the concept of threat. Furthermore, in sociological and socio-historical approaches, the challenge could be to show how the concept reveals the evolution of the place of science and scholars in the public space. From another point of view, the papers could also focus on the bureaucracies (diplomatic and military) in charge of military nuclear issues to study better how international threats are put on the agenda and taken care of administratively.

From a complementary perspective, this workshop also seeks, through the study of the concept of threat, to highlight the extent to which threat appears as an operational term in international relations without necessarily giving rise to explicit definitions. In particular, the construction of the notion of “threat” to use nuclear weapons appears to be crucial in legal sciences, all the more so as the concept is one of the most important unthought-of concepts in public international law[7], for reasons that we will explore.

However, the concept is found in the United Nations Charter. Article 2, paragraph 4, prohibits the threat or use of force between States. It is understood by the International Court of Justice as “a declared intention to use force, should certain events occur.” The definition of this concept applied to nuclear weapons will require particular attention. However, is the use of nuclear force the same as the use of conventional force, or is the exceptional nature of these weapons considered by international law ?

Identifying forms of behaviour that might be considered as a threat to use force - through nuclear weapons in the case of this workshop - calls for careful consideration. If the mere possession of nuclear weapons, the development of a doctrine of deterrence, and the membership of a military alliance such as NATO do not seem prima facie to constitute implicit threats, what about some State speeches, associated with some behaviours, read in some specific contexts ? Current events call for a study of these questions. On the other hand, what state-behaviour would undoubtfully constitute a threat to use (nuclear) force within the meaning of the Charter ? And in what circumstances would such a threat be unlawful ?

In this respect, the threat to use force raises questions about the notion of “preventive self-defence”, which would authorise the use of force not only in the case of armed aggression but also in the case of a threat of such aggression. One cannot avoid reflecting on the link between this controversial interpretation of the notion of self-defence and the theoretical legality of nuclear weapons in “extreme circumstances of self-defence in which the very survival of a State would be at stake.”

Moreover, the Charter also provides for the hypothesis of a threat to peace, which is distinct from the use of force and entails a series of significant legal consequences, among which is the competence of the Security Council to take binding measures. This workshop will provide an opportunity to analyse the relationship between the military nuclear object and the legal concept of threat to peace. Thus, the arms race, proliferating crises, or the possession of nuclear weapons by a State not officially endowed with them in the sense of the Non-proliferation Treaty (India, Pakistan, North Korea, Israel) will be discussed.

2 / The threat as a narrative

Nuclear deterrence relies on a declaratory policy, notably through military doctrines on the use of military nuclear weapons. Indeed, in public international law, the institutional dissemination of the doctrine of deterrence appears to be an act committed by the State : nuclear deterrence, while not constituting a threat to use force, is at least the ’promise’ (in the sense of international law) of such a threat. Papers may investigate the construction, content, and institutional dissemination of deterrence doctrines (white papers, speeches by heads of state, and programmatic documents such as The Nuclear Posture Review in the United States. They could also address the issues of the communicability and circulation of documents related to deterrence. By questioning the distinction between public and classified elements, they will be able to examine the contradictions between the secrecy of national defence, which constitutes national security, and the need for the State to communicate both on the international scene and to public opinion in a domestic context.

From another point of view, the idea of a narrative around the threat of the use of nuclear weapons also refers to the question of its treatment in the arts and the close links it has with popular cultures. From this perspective, the contributions can also discuss the works initiated in France on “the nuclear imaginaries.”[8] We are thinking here in particular of cinematographic and literary works of anticipation, historical novels, but also autobiographical essays, as well as the contrasting representations of military nuclear power that they contributed to producing, notably during the Cold War.[9] From a perspective of the history and sociology of the media, some papers may also study the treatment of nuclear deterrence in the press, radio, television, or the Internet. If the study of the media treatment of civil nuclear power has for a long time made it possible to grasp the effects of the media on the framing and priming of nuclear power,[10] the papers may choose to examine the place, the treatment, and the images of military nuclear power in the media. In this respect, they may target how the media participate in the democratisation of technical and/or legal scientific knowledge and its popularisation among the public.

3 / Nuclear threat and social sciences

The theme of the threat as a narrative is linked to other themes, such as the role of social science researchers and their work on military nuclear power. From this perspective, the term ‘threat’ also invites us to study the constraints that affect research on military nuclear power and to question the difficulties of accessing archival, legal, and personal sources. Papers may present how these constraints have conditioned their fields of investigation. They will be able to question the asymmetry of access to archives between States possessing nuclear weapons and their effects on the construction of scientific and academic knowledge on military nuclear power. They may thus seek to show how the almost total absence of access in dictatorships such as North Korea has led to research on related subjects or to the use of previously unexploited secondary documents. In the field of history, they may particularly highlight how the recent declassification of documents – such as the recent declassification of nuclear tests in Polynesia - has made it possible to rework some previously unavailable objects.[11]

We also invite the papers to dwell on the relationship between nuclear energy and the evolution of the social sciences. Whether in terms of ethics in the understanding of military nuclear power and war by philosophy, in terms of the rationality of actors in approaches in political science and sociology highlighted since Graham Allison and Philip Zelikow’s seminal book Essence of Decision[12], or in terms of interests in the study of international relations, the advent of nuclear weapons has had a series of essential consequences on research in social sciences, which this workshop aims to explore. In the continuity of the works dedicated to the “Cold War social sciences”[13] which highlighted how the East-West tensions favoured the development of certain paradigms in social sciences[14] and contributed to promoting a “scientific rationality”[15] based on formal and decontextualized reasoning, the contributions are encouraged to question as much the objects as the new categories of analysis entailed by the seizure of the nuclear threat by the social sciences.

4 / Applying knowledge to understand the threat

Finally, the contributions will focus on the applicative dimension of knowledge on military nuclear power, with reference to the dissemination of studies and models in the social sciences to administrative and political bureaucratic fields. The CIENS, which organizes this workshop, is composed of both scholars and practitioners. Its hybrid nature will help us to study the diversity of approaches and work carried out by practitioners and academics working on military nuclear power by underlining the porosity between these worlds and how scholarly references become State references.[16] The papers can question the weight of national contexts and how the organisation of science shapes the fields of study and the relationship with bureaucracies. For example, what are the differences between the lack of structure of a field of study in France and that of “War studies” in Great Britain and the United States ? How does the evolution of funding from outside the academic world and/or from strategic foundations imply changes in the way of thinking about military nuclear studies ?[17] How can scientific research, activism, and public administration be reconciled, even though the history of military nuclear power in France has been sometimes marked by the involvement of French researchers in the public arena against nuclear deterrence ?[18]

By trying to identify more precisely the gateways and bridges from social science studies to bureaucratic worlds, the papers will also seek to understand the relationship between experts and academics better. Although many studies on the physical sciences and their use in industrial and military contexts have already been conducted,[19] the notion of threat may prove promising for renewing certain questions : when is academic knowledge called upon, and in what fields ? What are the dynamics of hybridisation and dialogue, but also the limits and frictions between the academic and expert worlds ?[20] What are the different models ? These questions are important to account for the differences in interpretation between experts and academics during certain international crises and tensions. They also allow us to question the difference between the social acceptability and the legal and technical acceptability of the use of military nuclear weapons, or how the hypothesis of the legal use of nuclear weapons potentially diverges from its social acceptability.

Practical information :

Proposals for contributions should be sent by February 5th, 2023, at the latest to ciens@ens.fr.

They must be no more than two pages in length (Times New Roman, 12, single-spaced) and must be sent in Word format (.doc or .docx), accompanied by a C.V. (the selection is anonymous). Applicants must indicate (C.V. or at the top of their contribution) their qualifications and functions, as well as their university or research institution of affiliation in the current year.

Proposals in English are accepted. Applicants are advised that a good oral understanding of French is recommended, as most of the discussions will be held in that language.

The call for papers is limited to young researchers, understood as those preparing a doctorate in one of the disciplines relevant to the subject, as well as PhDs who have defended for less than five years.

The selected contributions will be presented orally and followed by a debate. At the end of the workshop, the scientific committee might propose the written publication of some of the contributions. 

Scientific committee : Mongin Dominique (ENS/INALCO), Raphaëlle Nollez-Goldbach (ENS/DSS), Mélanie Rosselet (ENS/CEA), Stéphane Van Damme (ENS/History) and Leïla Vignal (ENS/Geography).

The organizers are Marie Duclaux de L’Estoille, Pierre Ramond and Pierre-Louis Six for the Interdisciplinary Centre for Nuclear and Strategic Studies.



[1] Delpech T., La dissuasion nucléaire au XXIe siècle. Comment aborder une nouvelle ère de piraterie stratégique, Paris, Odile Jacob, 2013.

[2] Roche N., Pourquoi la Dissuasion ?, Paris, PUF, 2017.

[3] Matonti F., « La colombe et les mouches. Frédéric Joliot-Curie et le pacifisme des savants », Politix, 58 (2), 2002, 109-140.

[4] Hoffmann S., « Raymond Aron et la théorie des relations internationales », Politique étrangère, 4, 2006, 723-734.

[5] Beck U., La société du risque, Sur la voie d’une autre modernité, Paris, Flammarion, 2001.

[6] Bourg D., Joly P-B., Kaufmann A., dir., Du risque à la menace, Penser la catastrophe, Paris, PUF, 2013.

[7] Cf. Commentaries of art. 2 §4 of the Chart ; Corten O., Le droit contre la guerre, 3ème éd., Paris, Pedone, 2020, pp. 175 etc ; Stürchler N., The Threat of force in international law, Cambridge, Cambridge University Press, 2007 ; Grimal F., Threats of Force. International Law and Strategy, London, Routledge, 2013 ; Dubuisson F. and Lagerwall A., « Que signifie encore l’interdiction de recourir à la menace de la force ? », in Bannelier K. and al. (eds.), L’intervention en Irak et le droit international, Paris, Pedone, 2004.

[8] Jeangène Vilmer J-B., Jurgensen C. (eds.), Imaginaires nucléaires, Représentations de l’arme nucléaire dans l’art et la culture, Paris, Odile Jacob, 2021.

[9] One thinks here particularly of the Scientific Utopias in the Soviet Union conference organized in Paris in 2016 by Dufaud G., Podoroga I., Yurchak A. and Zakharova L.

[10] Gamson W. & Modigliani A., « Media discourse and public opinion on nuclear power », AJS, 95 (1), 1989, 1-37.

[11] Meltz R., Vrignon A., dir., Des bombes en Polynésie - Les essais nucléaires français dans le Pacifique, Vendemiaire, Paris, 2022.

[12] Allison G., Zelikow P., Essence of Decision : Explaining the Cuban Missile Crisis, Longman, 2nd ed, New York, 1999.

[13] Solovey M., Cravens H., eds., Cold War Social Science, New York, Palgrave Macmillan, 2012.

[14] Like behaviourism : see Pollak M., « Paul F. Lazarsfeld, fondateur d’une multinationale scientifique », Actes de la recherche en sciences sociales, 25, 1979, 45-59 ; Hauptmann E., « The Ford Foundation and the Rise of Behavioralism in Political Science », Journal of the History of the Behavioral Sciences, 48 (2), 2012, 154-173.

[15] Erickson P., Klein J. L., Daston L., Lemov R. M., Sturm T., Gordin M. D., How Reason Almost Lost its Mind : The Strange Career of Cold War Rationality, Chicago, The University of Chicago Press, 2013.

[16] On this subject, see the thematic issue of the journal Genèses Références savantes, références d’État published in 2010.

[17] Boncourt T., Debos M., Delori M., Pelopidas B., Wasinski M., « Que faire des interventions militaires dans le champ académique ? Réflexions sur la nécessaire distinction entre expertise et savoir scientifique », 20 & 21 Revue d’histoire, 145 (1), 135-150. On the other hand, we refer to the academic contributions inJurgensen C. and Mongin D., dir., Résistance et Dissuasion – Des origines du programme nucléaire français à nos jours, Paris, O. Jacob, 2018.

[18] Laurens S., Militer pour la science. Les mouvements rationalistes en France (1930-2005), Paris, Éditions de l’EHESS, 2019.

[19] Pestre D., Dahan A., (eds), Les Sciences pour la guerre, 1940-1960, Paris, Presses de l’EHESS, 2004.

[20] Dumoulin L., Saurugger S., « Les policy transfer studies analyse critique et perspectives », Critique internationale, 48, 2010, p. 9-24.

 

 

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