La double logique à laquelle la volonté de métropolisation de Nantes par la culture doit faire face a donc des conséquences difficiles à apprécier sur le temps long, notamment en termes de cohérence territoriale et de cohésion sociale.
Il apparaît également difficile, à l’heure actuelle, de savoir si la culture peut à elle seule initier un processus réel de métropolisation. Nantes occupe indubitablement une place de choix sur la scène culturelle française. Cette spécialisation par la culture a-t-elle (ou va-t-elle) véritablement créer un dynamisme qui ferait converger d’autres fonctions métropolitaines supérieures (notamment économiques) sur le territoire de Nantes-Métropole ? On ne peut pour l’instant que constater, selon l’expression de Guy Jalabert, l’appartenance de la ville de Nantes au club des « métropoles incomplètes » (Guy Jalabert, Toulouse, métropole incomplète, 1995, Paris, Anthropos, 202 p.), ces villes dont les fonctions de décision supérieures dans un secteur (le secteur culturel dans le cas de Nantes) ne s’accompagnent pas encore de fonctions équivalentes dans les autres.