Agnès Bastin, Élodie Chhor
L’île de Nantes constitue un territoire de 307 ha sur la Loire au cœur de la métropole nantaise. Située en face du centre ancien, elle a longtemps été un territoire industriel, lieu d’implantation des chantiers navals nantais. Face à la désindustrialisation de la ville et aux fermetures des usines et chantiers sur l’Ile, elle est devenue un territoire marginalisé, caractérisé par un paysage de friches industrielles. Cependant, aujourd’hui, l’île de Nantes, fortement réinvestie, connaît une double dynamique de reconversion et de régénération urbaine.
Alors que la reconversion concerne les activités et les fonctions économiques de l’île et se fonde sur la reconversion des friches industrielles en entreprises créatives et culturelles, la régénération urbaine tend à créer des quartiers de vie, un « morceau de ville » à la fois intégré, cohérent et respectueux des identités variées sur l’île. Ces deux dynamiques complémentaires sont imbriquées. En effet, la reconversion permet de modifier l’image de l’île et, par conséquent, d’attirer des populations pour y vivre, y travailler ou s’y divertir. Réciproquement, la création de quartiers multifonctionnels, d’équipements et d’infrastructures de transport permet d’attirer les entreprises sur l’île en faisant de ce « nouveau centre », un territoire particulièrement dynamique. Ces mutations ne sont pas nées et ne se développent pas de manière spontanée. Elles ont été impulsées par une volonté politique de reconquête et demeurent fortement encadrées et programmées même si elles ont des effets d’entraînement importants.
Les politiques combinées de reconversion et de régénération urbaine pilotées par Nantes Métropole et la SAMOA (société mixte d’aménagement de Nantes) peuvent se comprendre à différentes échelles spatiales et temporelles. En effet, le réinvestissement de l’île de Nantes s’inscrit dans l’échelle métropolitaine, de création de nouvelles polarités et centralités sur le fleuve au sein de l’île, d’affirmation du lien et de l’identité commune entre Nantes et Saint-Nazaire, puis, à l’échelle européenne comme métropole culturelle et créative rayonnante. Les défis posés par les transformations de l’île s’inscrivent sur un temps long et un temps court : demande sociale d’habitat et d’emplois dans le temps présent, construction d’une centralité durable dans le temps futur et respect des identités de l’île à travers la patrimonialisation du passé.
Comment se combinent régénération urbaine et reconversion des activités sur l’île de Nantes ? Cette politique territorialisée de création d’un nouveau centre métropolitain parvient-elle à articuler les différentes échelles : rayonnement national et européen par la reconversion dans la culture et la création d’une part, intégration, cohésion et mixité socio-fonctionnelle à l’échelle locale d’autre part ?
Plan
I. L’Ile de Nantes : du territoire industriel au « quartier de la création ». Genèse d’un projet.
III. Les incertitudes d’un projet encore
Bibliographie/webographie
- Samoa, Smets/Uaps, île de Nantes, ville de nantes, nantes métropoles, Plan des transformations-île de Nantes, figure paysagères, mobilité, sites d’opportunités.
- Chaline C., La régénération urbaine, Que sais-je ? , PUF.
- Exposition du Hangar 32 : L’île de Nantes, phase 2, 2012.
- Fache J., « Nantes à la croisée des chemins », http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/typespace/urb/MetropScient5.htm
- www.îledenantes.com