Présentation du territoire et des enjeux de protection
Le PNR Scarpe-Escaut côté français est le plus ancien PNR, créé en 1968 (sous le nom de Saint Amand-Raismes). À la différence d’un parc naturel national, un parc naturel régional vise à concilier, sur la base d’une charte, protection de la nature et préservation du mode de vie et des activités traditionnels. Entre, par exemple, dans le cadre de cette protection, le respect des normes architecturales locales et notamment l’usage de la brique rouge pour la construction.
Les Parcs Naturels, créés en Belgique à partir de 1985, s’inspirent de cette forme de protection. En 1996, le parc des Plaines de l’Escaut est créé côté belge pour faire pendant au parc français.
Ces deux parcs présentent des caractéristiques géographiques proches, la frontière ne constituant pas une rupture entre deux milieux naturels différents. Il s’agit, de part et d’autre de la frontière, d’une plaine alluviale comportant de nombreux espaces boisés, avec la caractéristique, côté français, d’intégrer une partie de l’ancien bassin minier.
Différents types de pression nécessitent la protection de cet espace naturel : l’urbanisation (les deux parcs comportant 189 945 habitants et 55 communes), la fréquentation forestière et le drainage de la plaine alluviale. Maîtriser la prolifération des peupliers pour conserver équilibre écologique et assurer le maintien des prairies humides sont par exemple deux enjeux écologiques communs aux deux parcs.
Les différentes étapes du processus de création d’un parc transfrontalier
Le projet national français de création d’une « trame verte et bleue » (2007), constituée des réservoirs de biodiversité et des corridors qui les relient, trouverait un prolongement dans le cadre d’une fusion entre ces deux parcs, permettant d’établir un corridor écologique transfrontalier.
- Étape 0 : deux parcs envisagent de coopérer ensemble sur un mode transfrontalier.
- Étape 1 : une prise de contact entre les deux parcs aboutit à la réalisation de quelques actions ponctuelles communes.
- Étape 2 : une coopération est mise en place mais sur un nombre limité de thématiques et avec une faible intégration des structures.
- Étape 3 (aujourd’hui la plus avancée pour tous les parcs transfrontaliers en projet concernant des parcs français, dont le parc Scarpe-Escaut) : une charte est signée et la coopération concerne une palette plus vaste de thématiques. De plus, on progresse vers une harmonisation des politiques et une coordination plus développée des instances pouvant préfigurer une fusion dans un plus long terme.
La nature de la coopération transfrontalière au sein du Parc naturel transfrontalier du Hainaut
La coopération entre les deux parcs nationaux nécessite tout d’abord une meilleure connaissance mutuelle. Celle-ci est permise par l’organisation de formation des équipes techniques des deux parcs et l’échange de bases de données (SIG notamment).
Elle passe ensuite par la coordination des politiques et des instances, ce qui peut se traduire par l’organisation d’événements communs et d’une harmonisation de la communication avec le public. Le Parc naturel transfrontalier du Hainaut a ainsi choisi un logo et un nom. Il édite désormais des cartes touristiques transfrontalières. Un projet de labellisation commune est aussi en cours d’élaboration, même si la protection et la valorisation de l’artisanat et des formes d’agriculture locales sont déjà des objectifs communs aux deux parcs.
Enfin, la fusion juridique entre le parc français et son homologue wallon est lancée et se traduit déjà, sur le plan technique, par l’activité d’un groupe de travail transfrontalier permanent.