Compte-rendu réalisé par Aurélien D’Avout, Aude Le Gallou, Annaig Oiry et Nicolas Toraille (contact : prenom.nom chez ens.fr)

Le concept de métropolisation, qui sert à rendre raison de l’évolution de certaines formes urbaines depuis la fin du 20^ème siècle, est largement utilisé sans pourtant que les phénomènes auxquels on applique le terme relèvent nécessairement des mêmes logiques (Leroy Stéphane, 2000). Autrefois réservée aux villes qui concentraient en leur sein les fonctions économiques supérieures (notamment le pouvoir de décision) à l’échelle mondiale, la métropolisation se lit désormais comme un processus de croissance, de concentration et de polarisation des activités dans les grandes villes, et ce à toutes les échelles.

La métropolisation émerge notamment sous l’influence des mutations enregistrées par le secteur de l’emploi tertiaire : les emplois très qualifiés sont privilégiés et accentuent à leur tour le processus en participant à la création d’une image de marque pour la ville. Soucieuses de « se métropoliser », certaines villes françaises mettent en avant leurs atouts dans certains secteurs attractifs, espérant par-là initier un mouvement de concentration économique et sociale qui leur permette d’affirmer leur identité à l’échelle nationale, voire même (si possible) à l’échelle européenne puis internationale.

C’est le choix qu’a fait la ville de Nantes depuis 1989, les acteurs publics mettant l’accent (de manière symbolique – en termes de communication – mais aussi économique) sur le développement du secteur culturel dans son ensemble. La culture devient alors l’axe majeur de développement d’un territoire qui s’étend au-delà des limites du territoire communal puisque les projets sont parfois pensés à l’échelle des 24 communes de la communauté urbaine de Nantes, Nantes Métropole. En quoi la culture peut-elle se faire catalyseur de métropolisation ? Que Nantes soit reconnue comme une ville culturelle suffit-il à faire d’elle une « métropole » ?

Nous nous attacherons tout d’abord à montrer comment la mise en avant de la culture à Nantes résulte d’une véritable stratégie métropolitaine avant d’étudier la façon dont le territoire métropolitain se modifie et se structure sous l’effet de cette stratégie. Nous nous interrogerons enfin sur les paradoxes et l’avenir d’une entreprise de métropolisation fondée sur le développement du secteur culturel.

Plan

1. La culture comme élément d’une stratégie métropolitaine
2. La structuration du territoire métropolitain par les politiques culturelles ?
3. Quel avenir pour Nantes, métropole culturelle
4. Conclusion

Bibliographie

CHASSERIAU A., 2004. « Au cœur du renouvellement urbain nantais : la Loire en projet », Norois 192, 2004/3, pp.71-84. 

FRITSCH B., 2006. « Nantes - Saint Nazaire, métropole exemplaire ? », in L’Information géographique, 2006/4, vol. 70, pp. 25-45. 

LEROY S., 2000. « Sémantiques de la métropolisation », in L’Espace géographique ; n°1/2000, pp. 78-86 

GRAVARI-BARBAS M., 2010. « Les grands évènements culturels catalyseurs d’une dialectique du patrimoine et du projet urbain ? La production de l’imaginaire métropolitain : estuaire Nantes-Saint-Nazaire ». Séminaire Politiques Culturelles et Enjeux Urbains, séance du 7 janvier 2010 

GRESILLON B., 2008. « Ville et création artistique. Pour une autre approche de la géographie culturelle », Annales de géographie, pp. 179-198. 

Revue itinérante de critique sociale Z, 2010. Nantes, n°4 

ROSEMBERG M., 2000. Le marketing urbain en question. Production d’espace et de discours dans quatre projets de villes, Paris, Anthropos, 184 p. 

Sitographie

Site internet du Voyage à Nantes : www.levoyageanantes.fr/

Site internet de la biennale Estuaire : www.estuaire.info/

Site internet de la Mairie de Nantes : www.nantes.fr/

Sites consultés en février 2013