De la révolution industrielle jusqu’à la fin des trente glorieuses, Nantes a développé une identité industrielle forte autour de deux secteurs clefs, à savoir la construction navale et l’agroalimentaire.
Avec la croissance urbaine nantaise, les industriels sont contraints de trouver de nouveaux sites pour développer les chantiers navals. A la fin du XIXème siècle, on dénombre ainsi trois constructeurs importants à Nantes : Dubigeon, Jollet et Babin, et Guillet de La Brosse qui gèrent respectivement les trois chantiers suivants : les chantiers Dubigeon à Chantenay (1846), les Ateliers et Chantiers de la Loire (1881) et les Ateliers et Chantiers de Bretagne (1909) sur la Prairie-au-Duc. Ils produisent des bâtiments militaires aux paquebots, en passant par les cargos, les remorqueurs, les pontons, ou encore bateaux phares. En 1900, Nantes et plus largement le département de Basse-Loire voit ainsi toute son économie tournée vers la construction navale (35% des ouvriers) et la métallurgie (60% des ouvriers) (Source : http://www.nantes.fr/cache/offonce/decouverte/histoire/quelques-pages-d-histoires-nantaises/la-construction-navale-nantaise).
Ces deux secteurs ne vont cesser de croître jusque dans les années 1950, même si les nouveaux développements se font davantage à Saint-Nazaire qu’à Nantes sur cette période. Au début de la seconde moitié du XXème siècle, la construction navale est à son apogée avec 7 000 ouvriers à Nantes et 10 000 à Saint-Nazaire. Malgré la période des Trente Glorieuses favorable à l’industrie, les chantiers navals vont rencontrer de nombreuses difficultés en raison de la concurrence étrangère et de la baisse des subventions étatiques. Un mouvement de concentration est initié dans les années 1960 où il ne subsiste plus que les chantiers Dubigeon jusqu’en 1987, date où le dernier navire construire, le Bougainville, est amarré. Du côté de Saint-Nazaire, l’activité continue avec les Chantiers de l’Atlantique, rachetés par ATX Europe en 2006 (anciennement Aker Yards).
Carte de l’Etat de l’agglomération Nantaise en 1929 (par Joxe Roger, Casevitz Jean. Nantes, la ville et l’industrie. In : Annales de Géographie. 1929, t. 38, n°213. p. 239.) Cette carte illustre l’importance et la centralité des sites industriels dans la ville de Nantes juste avant la grande dépression des années 1930.
Le second secteur industriel majeur qui va marquer durablement l’histoire de la ville est le secteur agroalimentaire. C’est notamment le cas de la pâtisserie familiale Lefèvre Utile qui se développe avec succès pendant la seconde moitié du XIXème siècle. En 1885, face au succès de son commerce, Louis Lefèvre-Utile fait l’acquisition des anciens bâtiments de la filature située au bord du canal Saint-Félix, qu’il va agrandir pour créer une véritable usine de production pâtissière. De 1899 à 1909, Lefèvre-Utile s’associe à l’architecte Auguste Bluyssen pour édifier deux élégantes tours en face du château des Ducs de Bretagne en guise de porte d’entrée de son usine. Endommagées pendant la Seconde Guerre Mondiale, seule une des deux tours est aujourd’hui encore debout, après de multiples restaurations.
Un autre grand nom de la pâtisserie nantaise a fait son apparition au début XXème siècle : la Biscuiterie Nantaise (BN) a ainsi rencontré son premier succès avec son Choco Cas’Crôute en 1932. L’usine se situe alors Place François II dans le quartier de la Prairie au Duc sur l’Ile-de-Nantes. En 1956, le lancement du Choco BN permet à l’entreprise de devenir une biscuiterie de premier plan. Rachetée depuis 1968 par le groupe américain General Mills, deux usines demeurent encore en activité en Loire-Atlantique, à Vertou et à Carquefou. Depuis les années 1970, Nantes n’a pas échappé au processus de déclin industriel qui caractérise l’économie française. En 2010, la part des emplois industriels à Nantes est seulement de 4,6%, soit en dessous de la moyenne nationale.