Accéder directement au contenu

Département de Géographie

École normale supérieure

Cours "Nouvelles compréhensions du monde"

Un regard nouveau et réflexif sur nos manières de penser et de vivre notre humanité

À la faveur d’une grande conversation interculturelle et interdisciplinaire, le cours Nouvelles compréhensions du monde est un cours pluri-disciplinaire, enseigné à plusieurs voix et portés par des institutions en Afrique et en France. Ce cours est une invitation à porter un regard nouveau et réflexif sur nos manières de penser et de vivre notre humanité dans un monde en recomposition ; à appréhender, où que l’on vive, les grands enjeux et les urgences ; à questionner, dans ce moment de profondes mutations, nos compréhensions, nos catégories de pensée, nos modes d’action, nos imaginaires et nos croyances ; et à nous en libérer pour « apprendre à penser » ensemble notre présent, lui donner un sens, et le prolonger dans un futur habitable en commun.

Il s’agit de poser la première pierre d’un parcours de formation transnationale inédite entre l’Europe et l’Afrique, fondé sur la mise en partage des enjeux fondamentaux du XXIe siècle et la co-construction de nouvelles façons de penser, de comprendre et de répondre à ces enjeux vitaux.

Ce cours s’adresse à celles et ceux qui cherchent à réarmer leur pensée, à questionner et enrichir leurs perceptions et visions d’un monde complexe et mouvant, à prendre du recul, décider et agir de manière plus éclairée et inventive face aux défis des mutations contemporaines, à se projeter dans de nouvelles approches et les traduire concrètement dans leurs activités professionnelles (y compris la recherche) actuelles ou à venir. 

En 2023-2024 

« Au-delà de l’humain, repenser le vivant :

nouvelles façons de penser et d’agir »

En 2023-2024, le cours « Nouvelles compréhensions du monde » (NCM) a comme fil directeur la transformation du rapport entre les humains et le vivant. En effet, le changement climatique et la perte accélérée de la biodiversité sous l’action des humains ont contribué à vider de sa substance le paradigme occidental de la séparation entre l’humain et la « nature ». Il est désormais impossible de continuer à placer l’humain au centre, sans penser ses interrelations avec l’ensemble du monde du vivant dont il dépend pour assurer sa survivance. Il devient urgent de dépasser le paradigme de l’exploitation de la nature au profit de l’humain. Un paradigme nouveau émerge – ou réémerge – qui replace la nature au centre du vivant et y intègre l’humain. Ce faisant, les savoirs savants et experts sont revisités à l’aune d’autres rapports au vivant, d’autres modes d’être dans la nature, ainsi que d’autres savoirs, d’autres épistémologies.

Le prodigieux développement technologique participe également de ce décentrement de l’humain : le développement des intelligences artificielles pourrait-il révolutionner ce qui ferait la spécificité de l’humain, la pensée adaptative ? Que nous dit la nature lorsque des épidémies se diffusent à l’échelle de la planète malgré les progrès de la science ? À quelles conditions les technologies peuvent-elle participer aux solutions de demain ? Quels nouveaux outils intellectuels et concrets pour penser les enjeux de l’atténuation du changement climatique et de l’adaptation de nos sociétés à celui-ci ? Ce sont ces questions que le cours Nouvelles compréhensions du monde explorera au second semestre de l’année universitaire 2023-2024, grâce à un dialogue interdisciplinaire et au croisement de nos regards entre le Sénégal et la France.

Bloc 2 (Avril-Mai 2024)

« Adaptation : que doit-on penser et construire ensemble ? »

Mardis 23 et 30 avril ; et en mai : les 7, 14, 21 et 28 mai

  • horaire Sénégal : de 16 à 18 heures
  • horaire France : de 18 à 20 heures

23 avril – Alexandra Giannini (climatologue, Ecole normale supérieure-PSL, Paris, France), en discussion avec Ibrahima DIEDHIOU :

  • « Adaptation et changement climatique »

Alessandra Giannini fera le point sur la compréhension de l’évolution du climat sahélien au 20ème siècle et de son lien aux politiques de changement climatique. Une lecture de cette évolution au prisme de l’influence océanique est à la base des efforts de prévision saisonnière, souvent mis en avant en tant qu’outil d’adaptation. Si on ajoute l’influence humaine, des gaz à effet de serre et de la pollution émis au Nord dans la production d’énergie exploitant les combustibles fossiles, sur les températures de surface des océans, alors on peut engager la question de l’attribution, des sécheresses des années 1970 et 1980 à ladite influence humaine, pour ensuite aborder les discussions autour des pertes et préjudices, ainsi que de l’atténuation.

30 avril – Pape Ibnou NDIAYE, Agence de la Grande muraille verte, Sénégal, en discussion avec Marine Fauché

  • « La Grande muraille verte : est-ce seulement un projet de reboisement ? »  

7 mai – Béatrice Cointe (sociologue, Centre de Sociologie de l’Innovation, Mines Paris-PSL/CNRS et CERES, ENS-PSL, Paris, France)

  • « Savoirs économiques et changement climatique »

Béatrice Cointe retracera les façons dont l’économie s’est saisie du problème climatique et dont ce dernier met les savoirs économiques à l’épreuve. Adoptant une perspective socio-historique, le cours reviendra sur des débats clés en économie du climat. D’autre part, il explorera comment les savoirs économiques participent de la construction des réponses au changement climatique, parfois en s’hybridant à d’autres types de savoirs.

14 mai – Ibrahima Thiam (économiste, université Iba der Thiam, Thiès, Sénégal)

  • « Changement climatique et politique monétaire »

Le changement climatique a des effets potentiels sur le secteur réel et financier. Ce module explique les conséquences du changement climatique sur le système financier et le niveau d’intégration des risques climatiques par les Banques Centrales pour la préservation de la stabilité financière, la supervision prudentielle et la mise en œuvre de la politique monétaire. Il met l’accent sur les différents risques climatiques ; le verdissement de la politique monétaire, la réglementation macroprudentielle, la finance verte et durable, les risques financiers liés au climat et la stabilité financière. 

21 mai – Serigne Momar Sarr (sociologue, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal), en discussion avec Alessandra Giannini

  • « Adaptation au changement climatique aux tournants ontologique et décolonial : leçons des Niominka »

En partant d’une critique de l’approche par les communs, Serigne Momar Sarr explorera la réappropriation des normes coutumières de gestion des pêcheries et de la foresterie par les femmes et les jeunes Niominka dans le delta du Saloum au Sénégal. Celles-ci sont fondues dans les instruments formels de gouvernance de l’environnement de l’État comme les codes (environnement, forêt, pêches) et les cadres de concertation (CLPA, AMP). La discussion révèle des pratiques sociales de l’adaptation au changement climatique des acteurs sous le prisme de l’ontologie relationnelle qui se met en dialogue avec les humanités environnementales décoloniales à l’ère dite de l’Anthropocène.

28 mai – Magasine Diongue (santé publique, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal), en discussion avec Louise Fortes (infectiologue, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal).

  • « Penser ensemble les questions de santé face aux changements globaux : nouveaux paradigmes de gestion des problèmes sanitaires"

 

Salles de cours à l’ENS

le 23 avril : salle Cavaillès (45 rue d’Ulm)

le 30 avril, et les 7, 14 et 21 mai : salle Ribot (29 rue d’Ulm)

le 28 mai  : salle Celan (45 rue d’Ulm)

Inscriptions obligatoires auprès de Ysé Auque-Pallez : yse.auquepallez chez sciencespo.fr

Contact

Département Géographie et Territoires
48 boulevard Jourdan - 6e étage
75014 Paris

Directrice
Leïla Vignal
leila.vignal chez ens.psl.eu
Bureau R6-31

Directeur des études
Romain Leconte
romain.leconte chez ens.psl.eu
Bureau R6-33

Gestionnaire
Jean-Etienne Nguimbous
jean-etienne.nguimbous chez ens.psl.eu
Tél. 01 80 52 13 40
Bureau R6-34

Plan